Qui est « Marie soeur d’Aaron » ?

Qui est « Marie sœur d’Aaron » ?
Fin du débat…

Marie mère de Jésus est affublée dans le Coran d’une invraisemblable famille : on l’y décrit comme « sœur d’Aaron » et « fille d’Amram », personnages ayant vécu bien avant elle.
Certains critiques de l’islam se sont jetés dessus pour clamer à l’erreur et réfuter la divinité du Coran. Les prédicateurs musulmans affirment en réaction qu’il ne s’agirait que d’une identification symbolique à ces personnages.
Ce débat passe cependant à côté du sens profond du texte coranique, montrant que les apologètes musulmans et toute la tradition sur laquelle ils s’appuient ne comprennent pas le Coran et qu’ils se révèlent capables d’inventer tout et n’importe quoi pour prétendre le contraire.

Nativité (monastère de Ste Catherine du Sinaï, VIe s.)

Un très vieux sujet de polémique à propos du Coran émerge à nouveau sur Internet : c’est celui de la généalogie de Marie (ou des « deux Marie »). Le Coran affirme en effet des choses très curieuses au sujet de Marie, mère de Jésus, en procédant à son identification implicite à un autre personnage : Marie la Prophétesse, qui est, elle, la sœur de Moïse et d’Aaron, la fille d’Amram, et qui a vécu au moins 1200 ans avant Marie mère de Jésus.

Beaucoup se sont emparés de ces éléments pour critiquer la foi musulmane dans la divinité du Coran : ce serait une confusion grossière, on ne peut pas imaginer qu’une même personne puisse vivre pendant des siècles et des siècles, autant de choses qui montrent que le Coran est faux et qui interdisent de croire qu’il proviendrait de Dieu. En réaction, des musulmans ont publié des explications et des arguments pour démentir ces accusations : il s’agirait évidemment selon eux d’une identification symbolique et non d’une confusion, et les accusations des « islamophobes » tomberaient ainsi à plat.

La polémique n’est pas close pour autant, cependant : oui bien sûr, il s’agit à l’évidence d’une identification symbolique. Mais quand on y regarde bien, le sens réel de cette identification des deux Marie échappe aux savants de l’islam – la plupart n’ayant même pas compris que le texte établissait un lien entre Marie mère de Jésus et Marie la Prophétesse.  Ce qui montre qu’en fait ils ne comprennent pas grand-chose à leur texte sacré, et qu’ils sont même capables d’inventer tout et n’importe quoi pour prétendre le contraire, et tromper ainsi les musulmans.

Cet article cherche ainsi à clore définitivement cette polémique en en montrant tous les tenants et aboutissants. Voici son plan ci-dessous (cliquer sur les titres pour y accéder directement) :

Que dit le Coran ? Que dit la Bible ?
Que disent les critiques ?
Que répondent les musulmans ?
Un Aaron et un Imran contemporains de Marie ?
Des interprétations symboliques
La réponse de Mahomet
En conclusion

De gauche à droite, représentations de Marie la prophétesse, de Marie mère de Jésus (Marie « Salus Populi Romani », Ve s.) et de Maryam mère de ‘Issa

Que dit le Coran ? Que dit la Bible ?

Entrons dans le détail. Voici les affirmations du Coran :

 NB : les noms arabes des personnages seront utilisés pour conserver leur identité coranique

S3,35-37 : Quand la femme de Imran dit : « Seigneur, je T’ai voué en toute exclusivité ce qui est dans mon ventre. Accepte-le donc, de moi. C’est Toi certes l’Audient et l’Omniscient ». Puis, lorsqu’elle en eut accouché, elle dit : “Seigneur, voilà que j’ai accouché d’une fille” ; or Allah savait mieux ce dont elle avait accouché ! Le garçon n’est pas comme la fille. « Je l’ai nommée Maryam »

Il s’agit bien de Maryam, mère de ‛Issa, comme indiqué dans la suite de la sourate, quelques versets plus loin :

S3,45 : Quand les Anges dirent : « Ô Maryam, voilà qu’Allah t’annonce une parole de Sa part : son nom sera le Messie ‛Issa, fils de Maryam »

Maryam, mère de ‛Issa est ainsi bien identifiée à la fille d’Imran par le Coran, ce que confirment les versets suivants :

S19,27-28 : « Ils dirent : « ô Maryam [mère de ‘Issa], tu as fait une chose monstrueuse ! Sœur de Haroun, ton père n’était pas un homme de mal et ta mère n’était pas une prostituée »

S66,12 : De même, Maryam, la fille d’Imran qui avait préservé sa virginité ; Nous y insufflâmes alors de Notre Esprit [pour créer ‘Issa]

Qui sont Haroun et Imran selon le Coran ? Haroun est le frère de Moussa (S20,30 : « Haroun, mon frère »). Et donc on comprend qu’Imran, qui est censé être le père de la sœur d’Haroun, est donc le père de Moussa et d’Haroun, et aussi de la sœur de Moussa, qui est mentionnée comme telle dans le Coran (S20,40 : « Et voilà que ta sœur te suivait en marchant ») mais qui n’est alors pas nommée.

Le Coran procédant pour beaucoup à une sorte de commentaire ou de rectification des récits bibliques, et voulant identifier ses propres personnages à ceux de la Bible, la lecture de cette dernière nous renseigne définitivement sur leur identité.

Nb 26,59 : La femme d’Amram [Yokébed] (…) enfanta à Amram Aaron, Moïse et leur sœur Miryam

Les orthographes différentes ne doivent pas nous tromper : Miryam ou Myriam en hébreu, Maryam en araméen, c’est exactement le même nom que Maryam ou Meryem en arabe, et Marie en français. On comprend donc que le Coran identifie Maryam, mère de ‘Issa, Marie en français, à une autre Marie, la Marie biblique fille d’Amram, sœur d’Aaron et de Moïse, nommée Marie (ou Miryam) la prophétesse. C’est elle, par exemple, qui dans la Bible entonne le « cantique de Moïse » après la traversée de la mer à pied sec par le peuple hébreu et la noyade des armées de Pharaon (Ex 15, 20-21). Le Coran donne pour sa part une version déformée et minimaliste du passage de la mer (S20,78-79), et ne mentionne pas le rôle de Marie la prophétesse dans l’Exode du peuple hébreu. Notons en aparté que les traditions juives placent le tombeau de Marie la prophétesse ainsi que celui d’Aaron dans les environs immédiats du site de Pétra, en Jordanie – site dont des découvertes archéologiques récentes montrent qu’il a joué un rôle dans les origines de l’islam.

Marie mère de Jésus, et Marie la prophétesse, fille d’Amram et sœur d’Aaron (dans le texte coranique : Maryam mère de ‘Issa et Maryam fille d’Imran et sœur d’Haroun) ayant le même nom, on comprend alors qu’il y a effectivement dans le Coran un curieux procédé d’identification de ces deux Marie.

Que disent les critiques ?

C’est ce dont se sont emparés certains critiques de l’islam pour affirmer que le Coran aurait commis une énorme erreur, une confusion manifeste. Ils adoptent pour cela un point de vue complètement littéraliste, que peut-être, certains savants musulmans fondamentalistes ont pu ou pourraient défendre en disant : « Oui, il n’y a pas de problème, c’est la même Marie qui a vécu plus de 1200 ans ». Mais qui peut croire cela ? Et si, effectivement, le Coran procédait à une telle confusion, une telle erreur, comment imaginer qu’il puisse avoir une quelconque nature divine ?

C’est en particulier la charge qu’a sonnée le célèbre youtubeur Apostate Prophet, ex-musulman, qui a déployé cette argumentation exacte (à la suite d’autres, comme David Wood, Answering Islam ou Wikiislam – contenus en anglais) pour affirmer qu’il s’agirait de la « preuve absolue que le Coran est faux ».

Que répondent les musulmans ?

Face à ces attaques, des musulmans ont tenu à répliquer pour défendre la crédibilité de l’islam et la divinité du Coran. Ils ont cherché alors à s’appuyer sur l’évidence : il ne pourrait s’agir d’une confusion entre les deux Marie mais seulement d’une identification fortuite ou même symbolique. Dans ce dernier cas, les liens familiaux évoqués par le Coran, « fille d’Imran », « sœur de Haroun » seraient alors à considérer non pas au sens propre mais dans un sens figuré. Mais quel serait ce sens ?

Un Aaron et un Imran contemporains de Marie ?

Pour certains, il s’agirait de l’identification de Maryam mère de ‘Issa à un certain « Haroun » qui aurait vécu à son époque. Il aurait été un homme si pieux et si dévot que, du fait de la piété de Maryam, on l’aurait identifiée à lui, on lui aurait donné ce surnom honorifique de « sœur d’Haroun ». De même, certains musulmans affirment ainsi de toute force que le père de Maryam aurait été un certain « Imran », puisque le Coran le dirait. Les Haroun frère de Maryam et Imran père de Maryam du Coran auraient ainsi été des contemporains de la mère de ‘Issa, et qui par une coïncidence extraordinaire auraient non seulement porté le même nom que les Aaron et Amram bibliques, mais auraient aussi porté le même nom que les personnages coraniques Haroun frère de Moussa, et Imran père de ces deux-là.

Disons-le d’emblée : cette explication est parfaitement ridicule. Certes, elle cherche à donner un sens plausible au texte coranique, de manière littéraliste, mais elle ignore totalement la coïncidence du texte coranique avec le récit biblique qui fait d’Amram le père d’Aaron et de Marie la prophétesse. Et donc elle ignore totalement le problème qu’il pose, à savoir l’identification de Marie mère de Jésus à Marie la prophétesse, sœur d’Aaron et de Moïse.

Et d’autre part, cette explication est à l’évidence une pure invention : on n’a jamais vu nulle part la trace de cet Aaron ou Haroun ayant vécu au temps de Marie mère de Jésus. On n’a jamais vu nulle part non plus que Marie ait été réellement surnommée à son époque « sœur d’Aaron », non plus que « fille d’Amram ». Toutes les traditions anciennes indiquent que le père de Marie se nommait Joachim (cf. Protévangile de Jacques). Il s’agit d’une explication littéraliste et grotesque qui semble avoir été forgée à la va-vite pour se tirer de l’embarras de ne pas comprendre ce que signifie le Coran.

Des interprétations symboliques

D’autres musulmans ne tombent pas cependant à ce niveau de ridicule. Ils reconnaissent que le texte coranique met bel et bien en scène une relation symbolique de Maryam, mère de ‘Issa, à Haroun qui vécut plus de 1200 ans avant elle. Et ils tentent alors de donner du sens à cette relation symbolique :

« Sœur d’Haroun » pourrait ainsi signifier « membre du peuple d’Haroun », c’est-à-dire « Israélite » au sens large. Voire même « membre du peuple d’Haroun » dans un sens tribal, c’est-à-dire « Lévite », membre de la tribu de Lévi. On notera qu’il faut avoir recours à la Bible et non au Coran pour justifier cela, le Coran indiquant certes que le peuple hébreu se composait de tribus, mais ne les détaillant pas. De plus, il faut complètement tordre le sens de l’expression de « soeur », pour le faire correspondre à celui de « descendant de Lévi »  ou « Israélite ». Pourquoi ne pas alors employer ces dernières expressions ? Lorsqu’on veut signifier quelque chose, il est plus simple d’utiliser la locution adéquate plutôt qu’une autre dont on il faudrait changer le sens pour désigner la chose en question…

Une autre acception de « sœur d’Haroun » serait à nouveau celle d’un titre honorifique : Maryam, mère de ‘Issa aurait fait preuve des mêmes qualités que Haroun – chacun pourra alors imaginer tout et n’importe quoi dans ce sens, étant donné que le Coran ne semble rapprocher en rien ces deux personnages. Il est de toutes façons assez peu dissert sur Haroun.

Ces explications, d’apparence plus fouillées que les précédentes, n’en sont pas plus convaincantes : on n’a aucune trace, aucun témoignage, aucune source de ce sens ethnique, tribal ou communautaire qui serait celui du qualificatif « sœur d’Aaron » pour désigner une Israélite ou une Lévite. Personne au temps de Marie mère de Jésus ne se nommait ou n’était surnommé frère ou sœur d’Aaron dans ce sens-là. Certes, Marie mère de Jésus pourrait avoir eu des ancêtres parmi les Lévites, la tribu d’Aaron (sa parente Elisabeth est, elle, « descendante d’Aaron » cf. Lc 1,5 et 1,36). Mais Marie est d‘abord présentée par les Écritures comme descendante de David, c’est-à-dire comme appartenant à la tribu de Juda, Jésus étant « selon la chair [c’est-à-dire par Marie], (…) né de la descendance de David » (cf. Rm 1,3). Et cela fait même de Jésus un descendant direct de David, à l’exclusion d’Aaron (Hb 7,13), ce qui invalide de plus sur le fond le sens de l’expression « sœur d’Aaron » comme se rapportant à la filiation d’Aaron.

De même, on n’a aucune trace d’un quelconque titre honorifique de « sœur d’Aaron » (ou frère) qui aurait pu être utilisé au Ier siècle, et en particulier porté par Marie mère de Jésus du fait de l’analogie entre son comportement et celui d’Aaron. La comparaison est pour le moins ardue vu qu’Aaron était un homme, premier grand prêtre d’Israël, ce qui est un rôle à nul autre pareil, qu’il était marié (à Elisheba) et père de famille nombreuse (quatre fils, cf. Ex 6,23), ce qui ne correspond pas vraiment au profil de Marie, initialement vierge consacrée au Temple et dont la tradition biblique comme coranique indique qu’elle resta vierge même dans la conception de Jésus. De plus, l’islam fait d’Haroun un prophète d’Allah. Or il n’y a pas de prophétesse en islam…

Et puis enfin, il faut noter qu’aucune des interprétations symboliques proposées par les musulmans ne parvient à expliquer le sens réel du texte : ces dernières occultent les identifications de Maryam mère de ‘Issa à la « fille d’Imran », qui plus est la fille biologique de sa femme et non une descendance lointaine, comme le texte le dit manière on ne peut plus explicite.

S3,35 :  [de la femme d’Imran] ce qui est dans mon ventre (…)
S3,36 : [de la femme d’Imran] voilà que j’ai accouché d’une fille (…)

Plus profondément, ces interprétations symboliques émises par certains musulmans font l’impasse complète sur ce que signifie implicitement le texte coranique, à savoir l’analogie qu’il propose entre Maryam mère de ‘Issa et la sœur biologique d’Aaron et fille biologique d’Imran, à savoir Marie la prophétesse. Pourquoi cette analogie ?

Qu’il s’agisse d’interprétations littéralistes ou symboliques, on a toujours cette impression d’une explication bricolée à la va-vite, partielle et invraisemblable, qui semble avoir été inventée pour faire taire la critique et non pour restituer le sens réel du texte coranique. Un peu comme si les prétendus « savants de l’islam » ne comprenaient même pas leur texte sacré.

La parabole des aveugles (tableau de Pieter Brueghel l’Ancien,1568) : « Ce sont des aveugles qui guident des aveugles ! Or si un aveugle guide un aveugle, tous les deux tomberont dans un trou » (Mt 15,14)

La réponse de Mahomet (ou plutôt celle de la tradition musulmane)

Mais il y a pire encore, bien pire pour la crédibilité de l’islam : l’étude de la tradition islamique montre que ce problème des deux Marie avait déjà été soulevé il y a bien longtemps. On trouve en effet plusieurs hadiths plus ou moins similaires et censément « authentiques » racontant ce qu’auraient été les atermoiements des contemporains de Mahomet devant le qualificatif incompréhensible de « sœur d’Aaron » :

Al-Mughîra ibn Shu’ba raconte : alors que j’arrivais à Najran [Yémen], ils [les chrétiens] me demandèrent : « Vous récitez ce passage : « O Sœur de Haroun » dans le Coran [S19,28] ; pourtant, Moussa naquit bien avant ‘Issa ». Lorsque je revins auprès du Prophète, je l’interrogeai à ce sujet. Il me dit : « Tu les aurais informés qu’ils [les gens du temps jadis] se donnaient comme noms ceux des prophètes et des pieux ayant vécu avant eux »

Hadith rapporté par Muslim (2135 ou 25-5326), At-Tirmidhî (3155) et Ahmad (17491)

Que signifie une telle tradition « prophétique » ? On y retrouve le même genre d’explication tronquée et fausse que chez les pseudo- « savants de l’islam » contemporains. On y retrouve le même type de mensonge sur l’invention de toutes pièces de coutumes des anciens qui « se donnent le nom de prophètes et pieux ayant vécu avant eux » et dont on n’a aucune trace dans l’histoire. On y retrouve la même impasse sur l’identification de Marie mère de Jésus à la fille de « la femme d’Imran », qui est Marie la prophétesse. Et de fait, on y ressent la même impression, celle de lire une explication bricolée, partielle, inventée pour faire taire la critique, pour tâcher de colmater une brèche, de pallier ce qui était perçu comme une incohérence et une contradiction du texte coranique, et non pour transmettre son sens réel et authentique. A l’évidence, c’est pour cela que nombre de hadiths ont été inventés et publiés dans les recueils si tardifs de la tradition musulmane : pour inventer un sens musulman au texte coranique, et pour tâcher de résoudre certaines incohérences qui en découlaient.

On comprend donc que les grands savants de l’islam, les « héros », ceux qui ont compilé ou rédigé les hadiths soi-disant « authentiques » comme Muslim, ainsi que leurs commanditaires ne comprenaient pas le sens originel du texte coranique. Ils avaient perdu par exemple la signification profonde de l’identification de Marie mère de Jésus à Marie la prophétesse, et ne savaient plus alors comment expliquer qu’on surnommât Marie « sœur d’Aaron » ou « fille d’Imran ». Et qu’ils en étaient donc réduits à inventer des faux-semblants, à faire parler Mahomet dans de faux hadiths, pour ne pas perdre la face, pour tenter malgré tout de conserver un semblant de crédibilité à l’interprétation islamique du Coran. Et ce phénomène est même allé en s’amplifiant puisque l’on voit par exemple le grand traditionniste du XIVe siècle, Ibn Kathir, valider ce genre d’inventions très créatives, et colporter même des histoires encore plus incroyables :

Quant à son appellation « Soeur d’Aaron » il est connu qu’à cette époque les gens s’attribuaient aux Prophètes et aux hommes vertueux en prenant leurs noms. Cet Aaron désigné est un autre Aaron, le frère de Moïse, comme a avancé Ibn Jarir, et il a ajouté qu’il était un homme pieux et juste et lors de sa mort quarante mille hommes avaient suivi son convoi funèbre et ils portaient tous le nom Aaron parmi les fils d’Israël.
L’Interprétation du Coran, Texte et Explications, par Aboul Fida’ Ismail Ben Kathir (Ibn Kathir), traduit en français par Ahmad Harakat, vol.4, pp.172-173

Si l’on est capable de croire à la légende des faux Aaron et Imran contemporains de Marie mère de Jésus, ou bien à celle de l’ascendance lévitique transmise par la « sororité », pourquoi ne pas croire à ce récit rocambolesque des « 40 000 Aaron » propagé par Ibn Kathir ? C’est le même genre de bricolage. C’est la même logique d’invention a posteriori d’un sens islamique au texte coranique pour en masquer les contradictions, pour en masquer surtout sa propre incompréhension. C’est la même ignorance du sens réel du texte coranique que l’on cherche à dissimuler derrière un vernis de fausse science, de fausse connaissance.

En conclusion

Ainsi, les savants musulmans ont-ils été capables d’inventer toutes sortes de sens et d’explications à ces étranges descriptions de la famille de Marie dans le Coran. Les plus grands muhaddithun et les plus grands mufassirun, les prédicateurs d’hier et d’aujourd’hui, ont proposé et proposent toujours des explications différentes, certaines même contradictoires, toutes invraisemblables et déconnectées du sens du texte. N’est-ce pas là le signe évident qu’aucun ne le connait réellement, que tous ignorent la signification même du Coran ?

Les musulmans doivent ainsi comprendre qu’on les trompe depuis le début. Que les grands savants qui ont mis par écrit la tradition musulmane l’on en fait fabriquée – ou reproduit et apporté leur touche à des fabrications antérieures -, tout cela pour expliquer un texte qu’ils ne comprenaient pas (quand ce n’était pas pour d’autres sombres raisons) ! Et que les savants d’aujourd’hui font exactement la même chose. Leur but n’est pas la recherche de la vérité, mais de tenter de maintenir un semblant de crédibilité à l’islam. Ce sont des menteurs et des manipulateurs.

Pourquoi ces savants agissent-ils ainsi ? Pourquoi manipulent-ils les musulmans en leur faisant croire à la vérité de l’islam ? Quel est le bénéfice qu’ils en retirent ? S’ils ne travaillent pas pour la vérité, pour qui et pour quoi est-ce qu’ils travaillent ?

Ainsi, bien plus que la « preuve absolue que le Coran est faux », cette problématique de la « Marie sœur d’Aaron » révèle combien l’islam est une entreprise de manipulation et de tromperie de ses propres croyants depuis plus de 1200 ans par les savants de l’islam eux-mêmes : les traditionnistes des premiers siècles ont inventé l’islam en inventant toutes sortes d’histoires pour le légitimer, sur la base de textes dont ils ne comprenaient plus le sens premier (on pourra s’interroger sur les origines de ces textes en lisant par exemple Le Grand Secret de l’Islam). Et leurs successeurs, les traditionnistes postérieurs, les savants, les prédicateurs poursuivent cette œuvre de manipulation et de tromperie, qu’ils en soient conscients ou non. Voilà en tous cas une preuve évidente que l’islam ne vient pas de Dieu, mais qu’il n’est qu’une invention des hommes.

En conclusion, nous ne pouvons qu’inviter à réfléchir au sens profond de ce lien entre les deux Marie. La tradition juive dit que c’est grâce à la prière de Marie la prophétesse, lors de l’Exode, que Dieu a donné au peuple hébreu le grand miracle des sources jaillies du rocher pour le sauver, pour qu’il ne meure pas de soif dans le désert. Le Coran l’évoque (S2,60), sans parler cependant du rôle de Marie la prophétesse.

Le « puits de Myriam » (la prophétesse)

C’est sans doute pour cela qu’on a pu identifier Marie la prophétesse à Marie mère de Jésus (cf. liens ci-dessous, « pour approfondir ») : car Marie a donné Jésus à toute l’humanité pour la sauver du mal et de la mort, comme Marie la prophétesse a donné l’eau qui a sauvé de la mort le peuple assoiffé au désert. Jésus reprend dans un sens cette analogie en disant ainsi de lui-même qu’il est la source d’eau vive dont nous avons tous besoin :

1Co 10,4 : Ils buvaient à un rocher spirituel qui les suivait, et ce rocher, c’était le Christ.

Jn 4,14 : Celui qui boira de l’eau que moi je lui donnerai n’aura plus jamais soif ; et l’eau que je lui donnerai deviendra en lui une source d’eau jaillissant pour la vie éternelle

C’est Jésus qui est le vrai sauveur. C’est lui que prêchait en fait Mahomet, même de manière déformée. C’est lui qui était la figure centrale des espérances des Arabes, au tout début de ce qui finira par devenir l’islam à force d’inventions et de manipulations par les traditionnistes. C’est lui dont on trouve toujours la trace dans le Coran, malgré tout le travail des savants pour le cacher. Et plus que jamais aujourd’hui, il appelle tous les musulmans à lui.

Reproduction encouragée avec mention de la source : http://jesusoumohamed.com


Pour approfondir :

http://www.eecho.fr/marie-soeur-daaron-selon-le-coran/
http://www.lemessieetsonprophete.com/annexes/racines-historiques-de-l_islam-et-islamologie.htm
http://www.foi-vivifiante.fr/pages/le-christianisme-explique-aux-musulmans/2-marie-s-ur-d-aaron.html
https://jesusoumohamed.com/2020/07/03/quest-ce-que-le-coran/

Auteur : Odon Lafontaine (Olaf)

Auteur du livre "Le grand secret de l'islam"

14 commentaires

  1. Bonjour,
    Permettez, dans le court extrait issu d’un l’article de mon blog, un nouvel éclaircissement au sujet de la personnalité de la Vierge Marie et du Mystère de l’Immaculée Conception. Merci.
    Le culte de Marie au Moyen Âge
    Les siècles qui avaient brillé du Christianisme de Johanna avaient remis en lumière la grande Myriam, et le culte de cette personnalité, entourée du prestige des choses lointaines, s’était répandu dans tout l’Orient.
    Il avait une place prépondérante dans les Mystères et devait, par cette voie, arriver jusqu’aux temps modernes.
    Les Catholiques comprirent que, pour faire accepter leur doctrine, il était indispensable d’offrir au peuple la continuation de cette légende mariale, dont on connaissait si peu l’histoire réelle qu’il était facile d’y intercaler la nouvelle légende de la Mère de Jésus devenu un Dieu sauveur. On pensa même que la Mère ferait accepter le fils, et on ne se trompait pas ; le culte de Marie se propagea facilement, et c’est elle qui, pendant tout le Moyen Age, eut dans la religion nouvelle la place prépondérante.
    En 608, le pape Boniface IV consacra le Panthéon de Rome à Marie. C’était rétablir le culte de la Femme. On lui rendait son nom antique « Notre-Dame », si peu en harmonie avec la pauvre femme de Judée de la légende évangélique, si peu Dame.
    Sans cette réintégration de la Femme dans la religion, le culte catholique eût certainement sombré. C’était une imitation lointaine du Paganisme, en laid, car la Sainte Vierge, dont le principal mérite est de ne pas être une femme comme les autres, est présentée sous un aspect qui l’enlaidit ; enveloppée de voiles, elle cache la radieuse beauté de la Femme. Son expression de douleur, sa maternité, qui prime tout, sont des conditions qui vont créer un art spécial, dont le Moyen Age va remplir les églises, la reproduction du laid, les contorsions de la souffrance comme idéal.
    C’est que le mensonge ne peut pas créer la beauté, qui restera toujours le privilège du vrai.
    L’Église n’a accepté et glorifié Marie qu’à l’époque où elle n’a plus craint de voir renaître le culte des anciennes Déesses.
    Dans les Evangiles catholiques, on a supprimé tout ce qui glorifiait la femme. Et cependant, à l’époque où on les faisait, Marie, la grande Myriam, était célébrée en maints endroits ; elle avait des temples dans les villes et des chapelles dans les campagnes, mais les Catholiques n’en parlent pas.
    Lorsque, après la conversion de Constantin, on chercha à introduire la religion nouvelle en Gaule, on comprit qu’il faudrait des siècles pour détruire le culte de la Nature, qui y régnait, et la glorification de Marie, l’antique Déesse égyptienne. L’Église aima mieux faire des concessions ; elle rendit un culte à Marie à cause de sa rivalité avec les Johannites, bien plus puissants qu’elle, à cette époque, malgré les persécutions. Ce fut une surenchère : l’Eglise s’appropria la Sainte et l’exalta avec exagération, tout en l’incorporant dans sa légende, pendant que les Fraternités qui, dans les Loges de saint Jean, lisaient son nom à l’envers et en faisaient « Hiram » (1), la cachaient de plus en plus ; et c’est par cette ruse que les Catholiques ont dominé le monde et que les Johannites ont disparu.
    L’Église a multiplié les temples, les fêtes, les pèlerinages et les prières, pendant que les défenseurs de la Vérité se cachaient et se taisaient.
    L’abbé Orsini nous fait remarquer « ce soin héréditaire et incessant des souverains pontifes, d’animer en mille manières la dévotion publique envers Marie ; cet empressement de toutes les nations à se mettre sous son patronage ; cette ardeur des anciens Pères, des saints de tous les siècles, des peuples entiers, à défendre ses prérogatives contre ceux qui les attaquaient. ».
    C’est que, en effet, c’est toujours quand l’homme a tort qu’il met le plus d’acharnement à répandre les doctrines par lesquelles il se justifie.
    Le culte de Marie fut une justification.
    Toutes les religions de l’antiquité ont adoré la Femme. Le Catholicisme l’avait d’abord supprimée pour lui substituer un homme. Mais, comme l’homme n’adore pas un autre homme, il en est résulté que le Catholicisme n’a été qu’une religion pour les femmes faibles, qui ont adoré le Principe mâle dans Jésus.
    Quant aux hommes qui ont voulu retrouver une satisfaction à donner à leurs aspirations religieuses, ils ont introduit dans leur religion le culte de la Vierge Marie, pour perpétuer l’antique culte de la Femme.
    Le culte de Marie se répandit plus vite que celui de Jésus, parce que Marie représentait une Déesse antique et avait un passé glorieux depuis Myriam, tandis que la légende de Jésus, avec toutes ses invraisemblances, ne pouvait être écoutée que comme une histoire sans valeur.
    Puis, dans la Gaule, déjà, on attendait la Vierge qui devait enfanter (Virgini Parituræ) ; on était donc préparé à la recevoir, mais on n’attendait pas un homme, d’autant plus qu’on voyait déjà, dans ce culte renversé des Catholiques, qui adoraient l’homme et n’adoraient pas la Femme, la cause des mauvaises mœurs qui régnaient partout et allaient prospérer.
    C’est ce renversement des facultés psychiques des sexes qu’on appelait le Satanisme.
    Donnant à l’homme la Divinité de la Femme, il y avait une apparence de logique à lui donner aussi le culte rendu à la Déesse, mais cette substitution fut grotesque et fit naître, pendant tout le Moyen Age, la querelle résumée dans l’histoire du Satanisme.
    L’Église, qui n’a jamais été qu’une société politique, n’a pas su appliquer aux besoins moraux de l’humanité les vérités profondes des lois de la Nature. Ses prêtres sont impuissants à comprendre l’antique science et le secret des Mystères.
    (1) « Hiram » doit se lire de droite à gauche comme lisent les Hébreux et non de gauche à droite suivant L’usage des Européens : Hiram alors devient Maria ou plutôt Myriam. Le heth final, H, en hébreu se prononce A.
    Cordialement.
    Suite : https://livresdefemmeslivresdeverites.blogspot.com/2017/06/origine-du-mystere-de-limmaculee.html

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  2. J’ai découvert vos travaux depuis peut et je trouve votre thèse pertinente mais il y a quelques point qui me laisse perplexe. Vous dite que les premiers lieu de cultes de l’islam étaient orienté vers Petra , ce qui laisse entendre que les premiers arabes converties à ce judéo-christianisme étaient originaires de ce lieu mais dans vos travaux , vous ne mentionnez jamais les grottes de Qumran alors qu’ils y a des textes qui font référence a la généalogie d’ Imram .
    Peut-être que ces mystérieux Judéo-Nazaréens sont identifiables ?

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    1. Bonsoir
      Je n’ai pour ma part jamais prétendu que « les premiers lieu de cultes de l’islam étaient orienté vers Petra ». C’est ce que prétend Dan Gibson, et je ne suis pas d’accord avec lui : non pas parce que les orientations qu’il a mesurées seraient erronées, mais tout simplement car il ne s’agissait pas encore d’islam à l’époque, et car ces lieux de cultes en question ne représentaient qu’une partie des lieux de cultes, une partie du phénomène historique complexe et beaucoup plus large que ce qu’en disent Dan Gibson ou la tradition, phénomène ayant peu à peu donné naissance à l’islam

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  3. Bonjour
    Je suis cependant bien impressionné par vos recherches bibliques, toujours la plume au fusil, prête à porter le coup où il fait mal. Merci pour le combat,
    Ce serait dommage si vous ne nettoyiez pas vos lunettes de temps en temps et ne voyiez pas quel est vraiment le vrai message de l’Islam et combien il est facile d’accepter son appel, gratuit, cependant il est réconfortant de savoir que, bien que vos spectacles bibliques actuels soient clairement maculés de colère, elles sont totalement en marge d’une vision rationnelle.

    Le Qur’an a-t-il confondu la Sœur de Moïse, avec Mériem, la mère de Jésus ?
    Certainement pas !!!!!
    Le Qur’an n’appelle pas Mériem Soeur d’Aaron, mais il faut savoir qu’il ne cite simplement qu’un usage juif qui prévalait à cette époque dans l’histoire.
    De nombreux exemples dans la Bible utilisent des noms de tribus pour mentionner des descendants (Jésus Fils de David).
    Je commencerai ma réponse à propos de la Sainte Meryem.
    Ô sœur d’Aaron ! Ton père n’a jamais été un homme dépravé ni ta mère une femme prostituée !» Qur’an 19,28
    Encore une fois, cela me donnerai sans aucun doute le moyen de prouver la divinité du Qur’an, et surtout de percer votre l’imperméabilité à tout argument de bon sens, donc il est intéressant de noter que le Qur’an revendique sa propre capacité à éliminer les contradictions et les incohérences observées dans la Bible. Cette affirmation est clairement présentée dans le Qur’an quand il déclare hardiment que:

    « En vérité, ce Qur’an explique aux enfants d’Israël les grandes questions dans lesquelles ils sont donnés à des contestations » (Qur’an 27:76).

    Les critiques sur l’islam, en particulier des chrétiens, ont retenu des allégations contre le Qur’an par des personnes différentes dans divers contextes, pour nous apprendre que le Qur’an confond visiblement Meryem, mère de Jésus et Meryem, sœur de Moïse, ce qui est une inexactitude. il sera clair que les mêmes accusations se répètent sous diverses formes et styles.
    Il me semble qu’initialement, il serai important de se poser la question :

    Pourquoi le Qur’an nous rapporte le nom d’Aaron au lieu d’un autre personnage plus important comme par exemple ; Moise ou David ?

    Bien que nous connaissions très peu la parenté de Meryem, le fait qu’elle soit, selon la seule tradition à propos d’elle, consacrée au Temple de 3 à 11 ans, montre clairement qu’elle appartenait à la classe sacerdotale.

    Regardez ici le caractère divin du Qur’an qui nous rapporte la liaison de Meryem au prêtre Aaron, qui apparaît comme un élément capital du groupe sacerdotal, et comme le premier grand prêtre d’Israël (Exode., 39).

    C’est bien là une raison valable pour laquelle elle est appelée par les Juifs de son temps, la sœur d’Aaron et non la soeur de Moïse, pour le sacerdoce qui était une prérogative exclusive des descendants de Aaron.

    La certitude du Qur’an repose sur cet aspect religieux de la classe sacerdotale, il nous cite par le nom d’Aaron et non de Moise.

    La tradition chrétienne nous apprend que Meryem, en araméen Maryam en hébreu Myriam, en arabe Meryem fille juive de Judée, est la mère de Jésus de Nazareth. Comme pour son fils Jésus (18 années de vie cachée), il est impossible de trouver une biographie de Meryem. Une grande partie des traces historiques se trouvent dans les récits apocryphes qui développent souvent les élaborations incohérentes sans pouvoir reconstituer un certain tissu historique.
    Donc, il ne devrait pas y avoir de surprise si Meryem, la Mère de Jésus avait un frère nommé Aaron ?
    Quant au frère de Meryem, aucun écrit biblique ne mentionné que Imran père de Méryem n’avait pas d’autres enfants.
    On peut se poser la question Pourquoi ?
    Quelle est la rationalité dans une telle contrainte à vouloir garder sous silence l’existence des frères et Sœurs à Meryem ?
    Les premiers chrétiens, qui ont vécu depuis la mort de Jésus jusqu’à la période du concile de Nicée, ne savaient pas le nom du père de la Sainte Marie, ni Imran, ni Joachim. ?

    Qu’Allah vous bénisse rapidement avec une meilleure vue.

    Pour plus de détail :
    http://kadertahri.canalblog.com/archives/2019/01/08/37001712.html

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    1. Relisez l’article et essayez de le comprendre car vos arguments sur la confusion/ non confusion ou le soi-disant « usage juif qui prévalait à cette époque » y sont déjà décortiqués en détail.
      PS : dans l’Israël ancien, seul les hommes étaient des prêtres (« classe sacerdotale »)

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  4. Bonjour,

    Le fait de citer une personne à côté d’une autre illustre était d’usage à l’époque. Mais alors pourquoi Aaron, et pas Moïse ? Il y avait environs quatre-millions de juifs dans l’empire Romain du vivant de Marie, la probabilité qu’elle ait un frère nommé Aaron, du nom de leur ancêtre commun est plus que probable statistiquement.

    Les noms des parents de la vierge Marie ne nous sont pas connus de façons sûre, cependant certains écrits tardifs les nomment Hanna et Johachim. En fait, Johachim signifie « Dieu met debout », en arabe la racine عمر [ʔˤmr] a entre autre le sens de dresser, entretenir, de prospérer (Cor. 9:18)… C’est la racine du nom امران [Imrān]. Le nom Imrān est donc une arabisation du nom de Johachim. La prononciation du prénom Johachim [יְהוֹיָקִים] en arabe suscite en effet un calembour, signifiant « stérile » [عقيم]. Il y a donc une antynomie entre les racines de Johachim et Imrān, stérile >< prospère. Il aurait été maladroit de dire : "L'épouse de Johachim (du stérile) dit : 'Comment aurai-je un enfant, alors que je suis stérile et que mon mari est âgé ?'.

    Dans la culture sémitique, lorsqu'un prénom avait un sens négatif ou péjoratif, il était d'usage de le changer. Comme avec Abraham et Sara dans la Bible. Pareillement, le beau-père de Moïse est tantôt nommé Jethro [יתרו] (Ex.3,1), tantôt Reaoul [רעואל] (Ex.2,18). Cette souplesse à modifier les noms est assez caractéristique chez les anciens peuples sémites, quoi que cela puisse dérouter un lecteur moderne.

    Le même principe justifie les prénoms Asiya et Chu'ayb du Coran. Asiya signifie "rebelle", plausiblement pour la femme de Pharaon qui le renia pour la cause de Dieu. Le nom de Jethro prête à calembour [جثر] qui signifie perche, pareil pour rawīl qui contient [وىل], signifiant "malheur". Chu'ayb signifiant l'idée de "nation" ou de "prendre partie" au superlatif rend le sens du dernier depuis l'hébreu.

    Remarquons que les noms de Noé, d'Adam etc., dans la Bible ne peuvent pas être les noms des personnages historiques, puisque l'hébreu est une langue extrêmement tardive dans l'histoire de l'humanité. C'est le sens de leurs noms qui est rendu… Le cas d'Imrān n'est donc pas un cas à isolé à travers les saintes écritures.

    Cordialement.

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    1. Bonjour,
      Vous n’avez rien compris à l’argumentation de l’article, il me semble.
      Marie mère de Jésus n’est pas seulement décrite comme « soeur d’Aaron » par le Coran, mais aussi comme « fille d’Imran », et comme étant prénommée « Marie ». A ce niveau de coïncidence, ce n’est pas le fruit du hasard : ces trois caractéristiques renvoient de fait à Marie la prophétesse telle que décrite dans la Bible, qui est « soeur d’Aaron », « fille d’Amran » et qui s’appelle aussi Marie.
      Aller conjecturer par ailleurs l’existence d’un « usage d’époque » qui voudrait que l’on cite « une personne à côté d’une autre », dont vous n’avez absolument rien pour le justifier, et qui ignore délibérement les qualités de « fille d’Amran » et du nom « Marie » de Marie mère de Jésus montre juste que vous n’arrivez pas à réfléchir en dehors du cadre islamique.

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      1. Bonsoir, il faut lire avant de répondre svp. Entre autres « Les noms des parents de la vierge Marie ne nous sont pas connus de façons sûre, cependant certains écrits tardifs les nomment Hanna et Johachim. En fait, Johachim signifie « Dieu met debout », en arabe la racine عمر [ʔˤmr] a entre autre le sens de dresser, entretenir, de prospérer (Cor. 9:18)… C’est la racine du nom امران [Imrān]. Le nom Imrān est donc une arabisation du nom de Johachim. La prononciation du prénom Johachim [יְהוֹיָקִים] en arabe suscite en effet un calembour, signifiant « stérile » [عقيم]. Il y a donc une antynomie entre les racines de Johachim et Imrān, stérile >< prospère. Il aurait été maladroit de dire : "L'épouse de Johachim (du stérile) dit : 'Comment aurai-je un enfant, alors que je suis stérile et que mon mari est âgé ?'."

        Bav

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      2. Bonsoir, tu es un marrant toi. On dirait que tu as trouvé Marie (La vierge) et lui as demandé de clarifier. Il est question d’une interprétation dans cer écrit. On ne peut pas « prouver » qu’un récit aussi court est ou bon un midrach.

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  5. Bonsoir,

    Si l’article avait été écrit avant le 22 mai 2008 j’aurais compris mais là c’est un article écrit il y a 3 ans… Mon Dieu je ne veux pas vous manquer de respect… C’est vraiment très moyen pour ne pas dire mauvais…

    Non le Coran ne fait pas d’erreur en faisant cette association pour le moins étrange et bizarre je veux bien vous l’accorder mais qui s’explique par une rétroversion en hébreu des textes du NT avec un regard plongé dans le Tanakh en hébreu.

    Oui les musulmans sont complètement à côté de la plaque dans leurs explications tout comme vous d’ailleurs sauf dans votre conclusion pour l’analogie et son explication entre les deux Myriam avec Jésus c’est OK, vous n’êtes pas totalement à l’ouest donc ça va mais il vous manque des éléments.

    Le problème que je vois, c’est que vous ignorez tous les deux que vous avez affaire à un texte midrashique entre les mains. Procurez-vous l’essai « Portrait d’Israël en jeune fille : Genèse de Marie » de Sandrick Le Maguer de chez Gallimard et vous comprendrez mieux de quoi il en retourne.

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  6. Myriam avait un frère qui s’appelait Aaron. Il était courant à cette époque que les juifs donnent par amour à leurs enfants des prénoms de prophètes. Comme c’est d’ailleurs encore le cas aujourd’hui.

    C’est un sujet qui a été rapporté au prophète Muhammad et traité déjà à son époque. Le fait que le texte n’ait pas été changé constitue une preuve de plus qu’il s’agit d’une révélation divine et de la véracité du prophète Muhammad qui ne fait que la transmettre sans interférer.

    Al-Mughîra ibn Shu’ba raconte : « Le Prophète (sur lui la paix) m’envoya à Najran [Yémen]. Là-bas on me dit : « Vous récitez ce passage : « O Sœur de Aaron » [Coran 19/28] ; pourtant, entre l’époque de Moïse et celle de Jésus il y a eu le temps que chacun connaît ! » Je n’ai pas su quoi leur répondre. Lorsque je rentrai (à Médine), je questionnai le Prophète à ce sujet. Il me dit : « Tu les aurais informés qu’ils se donnaient comme noms ceux des prophètes et des pieux ayant vécu avant eux. «  » (Rapporté par Muslim, n° 2135, At-Tirmidhî, n° 3155, Ahmad, n° 17491).

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    1. Vous n’avez rien compris à l’argumentation de l’article, il me semble.
      Marie mère de Jésus n’est pas seulement décrite comme « soeur d’Aaron » par le Coran, mais aussi comme « fille d’Imran », et comme étant prénommée « Marie ». A ce niveau de coïncidence, ce n’est pas le fruit du hasard : ces trois caractéristiques renvoient de fait à Marie la prophétesse telle que décrite dans la Bible, qui est « soeur d’Aaron », « fille d’Amran » et qui s’appelle aussi Marie.
      Aller conjecturer par ailleurs l’existence d’un frère nommé Aaron à Marie mère de Jésus, dont vous n’avez absolument rien pour le justifier, et qui ignore délibérement les qualités de « fille d’Amran » et du nom « Marie » de Marie mère de Jésus montre juste que vous n’arrivez pas à réfléchir en dehors du cadre islamique.

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      1. Bonsoir, tu es un marrant toi. On dirait que tu as trouvé Marie (La vierge) et lui as demandé de clarifier. Il est question d’une interprétation dans cer écrit. On ne peut pas « prouver » qu’un récit aussi court est ou bon un midrach.

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    2. Bonsoir. 😀 Tu triches, tu apportes un hadith du Prophète.

      Pour être plus sérieux, il faut vraiment être très motivé pour arriver à la conclusion que Muhammad ne savait pas que Jésus et Moïse n’étaient pas oncle et neveu au vu des sourates du Coran-même. Mais, chuut, ça casse l’ambiance.

      XXX

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