Où est le vrai « lieu d’Abraham » ? À La Mecque ou à Jérusalem ?

Où est le vrai « lieu d’Abraham » ?
À La Mecque ou à Jérusalem ?

Selon l’islam, le lieu où Dieu a demandé à Abraham de sacrifier son fils est à La Mecque.
Selon les Juifs, les chrétiens et la Bible, ce lieu est le mont Moriah, et c’est pour cette raison que la ville de Jérusalem a été fondée à cet endroit, et que son Temple y a été construit.
Ces deux traditions sont incompatibles entre elles : soit le récit islamique est vrai, et les Juifs ont inventé une fausse histoire d’Abraham pour justifier Jérusalem ; soit le récit biblique est vrai, et les musulmans ont inventé une fausse histoire d’Abraham pour justifier La Mecque.
Le Coran a tranché le débat : non seulement toutes les descriptions qui y sont attribuées à La Mecque peuvent aussi désigner Jérusalem, mais le texte légitime le Temple de Jérusalem en y évoquant la présence en son sein de certains éminents personnages et prophètes de l’islam.

Article publié et développé sur Academia

Des doutes très sérieux peuvent être émis, et ont d’ailleurs été émis [1], quant à l’historicité de La Mecque décrite par la tradition musulmane comme lieu des origines de l’islam, de la naissance et de la prédication de son prophète. Et quant à l’historicité de la tradition faisant de La Mecque un ou le « lieu d’Abraham ». Notamment au regard des contradictions entre ses descriptions selon les écrits de l’islam et la situation réelle, physique, de la ville de La Mecque (géographie, climat, ressources…). Les chercheurs se sont interrogés sur les traces que cette ville et que son activité caravanière et religieuse (comme centre de pèlerinage païen) telle qu’évoquée dans la tradition islamique auraient du laisser dans l’histoire préislamique, en particulier dans les divers écrits des auteurs de l’Antiquité. N’ayant rien trouvé de concluant, il faut se rendre alors à l’évidence que ce sont les écrits de l’islam, au premier chef le Coran, qui constitueraient donc les premières preuves de l’historicité de La Mecque.

Or, la mise à plat de l’ensemble des mentions et indices dans le texte coranique que la tradition islamique attribue à La Mecque laisse perplexe : tous ces éléments peuvent en fait très bien se rapporter aussi à Jérusalem, voire s’y rapporter de manière bien plus vraisemblable qu’à La Mecque. Nous ne les développerons pas tous ici, préférant renvoyer le lecteur vers des travaux plus approfondis [2], l’objet de cet article consistant principalement à pointer une contradiction majeure du récit traditionnel de l’islam au sujet de La Mecque : sa qualité de « lieu d’Abraham »

Plan :
La tradition islamique du « lieu d’Abraham » à La Mecque
La tradition biblique du « lieu d’Abraham » à Jérusalem
La contradiction du Coran – ou de son interprétation selon l’islam
L’hypothèse du bon sens : le statut « abrahamique » de La Mecque est une invention tardive

La tradition islamique du « lieu d’Abraham » à La Mecque

La tradition musulmane interprète en effet la mention du « lieu d’Abraham » dans le texte coranique comme se rapportant au site de La Mecque. Ce « lieu d’Abraham » (maqām ibrahim), évoqué en diverses occurrences, est, selon le texte coranique, le lieu où Abraham s’est tenu « debout« , face à Dieu, mis à l’épreuve par Lui, jugé par Lui (on parle aussi de « station d’Abraham« ). C’est le sens de la racine arabe QWM (ق و م), « lever », « dresser », employée pour signifier aussi le lieu où l’on se tient en prière, c’est dire devant Dieu, jugé par Lui. L’épreuve en question a été la demande par Dieu à Abraham de lui sacrifier son fils (S37,102-109) – le texte coranique ne spécifie pas lequel entre Isaac et Ismaël, mais la tradition islamique a tranché en faveur d’Ismaël, considéré comme une sorte de patriarche des Arabes et des musulmans (Isaac étant traditionnellement celui des Juifs). Ce « lieu d’Abraham » est, selon l’interprétation islamique du texte coranique, le lieu où Abraham aurait « relevé le temple depuis ses fondations avec l’aide d’Ismaël » (S2,127), c’est à dire la Kaaba de La Mecque. Lieu que Dieu demande aux musulmans, selon la lecture islamique du Coran, d’adopter comme « lieu de prière » : « Adoptez donc pour lieu de prière ce lieu où Abraham se tint debout » (S2,124). Là s’y trouveraient des « signes évidents » (selon S3,97) l’identifiant comme tel. On y trouve en effet les authentiques « empreintes des pieds d’Abraham », pieusement conservées à proximité de la Kaaba sous un clocheton doré.

Ci-contre, le clocheton de la « station d’Abraham », à La Mecque, dans le haram, à quelques mètres de la Kaaba.

Ci-dessus les empreintes des pieds d’Abraham marquées dans la roche, sous le clocheton, censées être les « signes évidents » évoqués par le texte coranique (S3,97 : « Là sont des signes évidents, parmi lesquels l’endroit où Abraham s’est tenu debout« .)

La tradition biblique du « lieu d’Abraham » à Jérusalem

Mais il existe une autre tradition au sujet du « lieu d’Abraham » : celle de la Bible. Dans celle-ci, et donc pour les Juifs et les chrétiens, ce lieu est décrit dans le livre de la Genèse, en Gn22 : c’est le sommet du mont Moriah, aujourd’hui à Jérusalem. C’est là que Dieu avait demandé à Abraham de lui sacrifier son fils Isaac. C’est là que, selon la tradition juive (par exemple le Livre des Jubilés 18,8), Abraham aurait construit un autel, et, à cause de cela, c’est autour de ce site que fut fondée Jérusalem. Et c’est sur ce lieu même que fut construit le Temple de Jérusalem (les deux temples en fait, celui de Salomon puis celui dit d’Hérode). On retrouve cette thématique du « lieu d’Abraham » dans la Bible au sujet de l’épisode du sacrifice de son fils, mais aussi pour d’autres (le maqom, en hébreu ou araméen, construit sur la racine QWM, identique à la racine arabe).

On se retrouve donc avec deux traditions très similaires, mais absolument incompatibles :

Tradition bibliqueTradition islamique
Le « lieu » de l’Abraham biblique est à Jérusalem, raison pour laquelle on y avait construit le Temple de Jérusalem. Le « lieu » de l’Abraham islamique est à La Mecque, raison pour laquelle s’y trouve la Kaaba.
Et donc, du point de vue biblique, c’est à dire juif et chrétien, la tradition islamique ne peut être qu’invention et fausse tradition : La Mecque et sa Kaaba sont bâties sur un mensonge, les musulmans, ou du moins leurs savants, ceux qui ont écrit la tradition musulmane, ont falsifié l’histoire.Et donc, du point de vue islamique, la tradition biblique ne peut être qu’invention et fausse tradition : Jérusalem et son temple sont bâtis sur un mensonge, les Juifs, ou du moins ceux qui ont écrit le livre de la Génèse, ont falsifié l’histoire.

La contradiction du Coran (ou plutôt de son interprétation selon l’islam)

Or, le texte coranique mentionne l’existence du Temple de Jérusalem en quatre occurrences très précises, sans équivoque, et l’interprétation islamique qui en est faite valide cette désignation (le Temple de Jérusalem est également mentionné dans de nombreuses autres occurrences, mais l’interprétation islamique le refuse dans ces cas et indique qu’il s’agirait de mentions à La Mecque ou à sa Kaaba).

(21) Et t’est-elle parvenue la nouvelle des disputeurs quand ils grimpèrent au mur du Sanctuaire [miḥ’rāb [3], chambre de prière, sanctuaire] ! (22) Quand ils entrèrent auprès de Dawud [David], il en fut effrayé.

S38,21-22

(37) Son Seigneur l’agréa [Maryam mère de ‘Issa, c’est à dire Marie mère de Jésus] alors du bon agrément, la fit croître en belle croissance. Et Il en confia la garde à  Zakariyya [Zacharie] . Chaque fois que celui-ci entrait auprès d’elle dans le Sanctuaire, il trouvait près d’elle de la nourriture. Il dit : “ô Maryam, d’où te vient cette nourriture ? ” – Elle dit : “Cela me vient de Dieu”. Il donne certes la nourriture à qui Il veut sans compter. (38) Alors, Zakariyya pria son Seigneur, et dit : “ô mon Seigneur, donne-moi, venant de Toi, une excellente descendance. Car Tu es Celui qui entend bien la prière”. (39) Alors, les Anges l’appelèrent pendant que, debout, il priait dans le Sanctuaire : “Voilà que Dieu t’annonce la naissance de Yahya [Jean le Baptiste], confirmateur d’une parole de Dieu. Il sera un chef, un chaste, un prophète et du nombre des gens de bien”.

S3,37-39

(11) Il [Zakariyya] sortit donc du Sanctuaire vers son peuple ; puis il leur fit signe de prier matin et soir.

S19,11

Le texte coranique, selon sa lecture islamique, présente ainsi trois grands personnages de l’islam qui fréquentaient le Temple de Jérusalem : les prophètes de l’islam Dawud et Zakariyya, et Maryam (mère de ‘Issa) qui y a vécu et y a été élevée. Ce qui signifie donc que ces trois grands personnages ne dénonçaient pas en leur temps ce qui, selon l’islam, aurait dû être l’invention, le mensonge même, de la fausse tradition biblique plaçant le « lieu d’Abraham » à Jérusalem, sur le mont Moriah, raison pour laquelle le « sanctuaire » mentionné par le Coran y avait été construit. En fréquentant ce « sanctuaire », c’est-à-dire le Temple de Jérusalem, ils en valident ainsi la légitimité des traditions qui en faisaient le « lieu d’Abraham », et désavouent donc la tradition islamique qui veut que ce lieu soit à La Mecque.

A cela s’ajoutent d’autres considérations issues de la tradition musulmane qui, elles-aussi, légitiment Jérusalem (et donc sa qualité de « lieu d’Abraham » puisque c’est pour cette raison qu’elle y fut construite) :

  • Jérusalem fut choisie comme direction de prière initiale par Mahomet pour les premiers musulmans (avant d’être remplacée par La Mecque) ;
  • Le lieu de son temple est désigné comme bayt al maqdis, c’est à dire la « maison du lieu sacré », le « temple du lieu sacré » ;
  • Aucun des prophètes de l’islam appartenant au peuple juif et ayant connu Jérusalem et son Temple (en particulier Dawud/David, Soulaymane/Salomon, Zakariyya/Zacharie, Yahya/Jean le Baptiste et jusqu’à ‘Issa/Jésus) n’est dit, selon la tradition islamique, avoir dénoncé la fausse tradition du « lieu d’Abraham » situé à Jérusalem. Ni la Maryam coranique. Aucun n’est indiqué avoir eu une quelconque dévotion envers le « lieu d’Abraham » situé à La Mecque, ni même eu une quelconque connaissance de cet élément pourtant fondamental en islam ;
  • Globalement, la tradition biblique du « lieu d’Abraham » situé à Jérusalem n’est jamais dénoncée comme une fausse tradition par la tradition musulmane – et ce même dans les récits du « voyage nocturne » du prophète de l’islam : celui-ci aurait effectué un voyage en une nuit de La Mecque à l’esplanade du Temple de Jérusalem (le « lieu d’Abraham » lui-même), pour, de là, s’élever dans les cieux et y rencontrer, notamment, Abraham en personne qui aurait dû alors récuser la tradition de Jérusalem.

Nous sommes donc ici face à une contradiction flagrante du texte coranique, ou plutôt de la tradition islamique, de l’interprétation du Coran selon l’islam. Elle fait coexister deux traditions absolument incompatibles qui placent l’une le « lieu d’Abraham » à Jérusalem comme motif de sa fondation et de la construction de son temple, et l’autre à La Mecque, comme motif aussi de la construction de son temple, la Kaaba.

L’hypothèse du bon sens : le statut « abrahamique » de La Mecque est une invention tardive

La tradition islamique est incapable d’expliquer cette contradiction

  • …à moins de tordre l’histoire – il faudrait pour cela prétendre que les Juifs et les chrétiens auraient inventé la tradition biblique du lieu d’Abraham situé à Jérusalem après que Marie y aurait vécu, après Jean le Baptiste et Jésus, ce qui est absolument invraisemblable au regard de l’ancienneté des textes (manuscrits anciens du livre de la Genèse, et de ses commentaires). Mais qui pourrait satisfaire la théorie islamique de la « falsification » du texte biblique par les Juifs et les chrétiens.
  • …ou à moins d’imaginer alors que Dieu aurait initialement institué un premier « lieu d’Abraham » à La Mecque, d’où le fait que les prophètes juifs de l’islam mentionnés plus haut (David, Salomon, Jean le Baptiste, Jésus, etc.) tout comme Marie l’auraient reconnu comme légitime, et n’auraient alors pas cherché à honorer et faire honorer Abraham à La Mecque. Puis que Dieu aurait transféré par sa toute-puissance le « lieu d’Abraham » de Jérusalem à La Mecque, le révélant à son ultime prophète, Mahomet, mais désavouant par là ses prédécesseurs.

Le bon sens commande plutôt d’imaginer une autre hypothèse : Jérusalem, ou plutôt le lieu de son temple, était considéré comme le « lieu d’Abraham » par Mahomet, était désignée initialement par les prédications coraniques. C’est bien plus tardivement que l’on a inventé la tradition islamique du « lieu d’Abraham » à La Mecque, du statut « abrahamique » de cette ville.

Il faut alors comprendre les « signes évidents » qui identifient le « lieu d’Abraham » dans le Coran (S3,97, āyātun bayyinātun) non pas comme des traces physiques, mais comme des « versets clairs » (comme cela est d’ailleurs lu selon l’interprétation islamique du Coran pour la même expression en S24,34; S26,2; S27,1 et S28,2). Les versets en question devant être alors ceux de la Bible (Gn22).

Une telle hypothèse explique toutes les contradictions du scénario musulman au sujet de La Mecque, celles que l’on a énoncées dans cet article et bien d’autres. Elle explique également d’où vient profondément le statut sacré de Jérusalem en islam, qui, à bien y regarder, n’est justifiée islamiquement que par l’épisode du voyage nocturne et l’étrange direction de prière exigée initialement, selon la tradition, vers Jérusalem, pour être ensuite changée vers La Mecque. En poussant un peu l’hypothèse, on pourrait même alors imaginer que c’est toute l’histoire de La Mecque abrahamique et islamique qui aurait été inventée, y compris comme lieu des origines de l’islam. Sans son statut « abrahamique », elle n’aurait en effet plus aucune raison d’être ce lieu des origines.

On pourrait ainsi esquisser cette chronologie de l’édition du texte coranique :

  1. Prédications coraniques initiales centrées sur Jérusalem ; orientation initiale de la prière vers l’Orient (prière chrétienne, décrite en S2,115+142+144+177) changée vers Jérusalem (lieu du masjid al haram, la « mosquée sacrée », ou plutôt, littéralement, le « lieu de prosternation interdit ») [4].
  2. Événements ayant mené à la nécessité d’escamoter la sacralité de Jérusalem et de mettre en avant le caractère arabo-arabe de l’islam naissant, en rupture avec son contexte judéo-chrétien évident (contexte biblique des prédications coraniques, relèvement du Temple de Jérusalem vers 638 par les Arabes, attentes apocalyptiques déçues, rupture avec les milieux judéo-chrétiens initiaux, émergence d’un grand chef arabe cherchant à affirmer un pouvoir nouveau…).
  3. Invention du statut abrahamique de La Mecque, qui répond à 2.
  4. Invention de La Mecque comme lieu des origines de l’islam (naissance de son prophète, révélation de la parole divine).
  5. Divinisation du texte coranique et de sa réinterprétation centrée sur La Mecque, qui interdisent alors de caviarder les quatre mentions au « Sanctuaire » de Jérusalem [5], au prix alors de la contradiction entre Mecque abrahamique et Jérusalem abrahamique ; invention des récits traditionnels qui islamisent Jérusalem (voyage nocturne, qibla originelle vers Jérusalem).

L’hypothèse converge avec et complète les études nouvelles menées sur le texte coranique et son processus d’élaboration, le contexte politico-religieux des origines de l’islam, le statut central de Jérusalem dans le proto-islam, et la formalisation de l’islam en milieu califal, principalement abbasside, loin de ses origines réelles. L’historicité de La Mecque islamique constitue cependant un point de blocage chez de nombreux chercheurs et spécialistes tant il semble inconcevable de prime abord qu’elle puisse ne relever que de la fiction littéraire.

La convergence des études historiques et coraniques fera cependant conclure au plus grand nombre que les traditions musulmanes décrivant La Mecque comme « lieu d’Abraham », lieu des origines de l’islam, de la naissance et de la prédication de son prophète, ainsi que l’interprétation islamique du Coran dans ce sens, sont de fait des inventions tardives.


[1] : voir Patricia CroneMeccan Trade and the Rise of Islam, Gorgias Press, 1987 ;
Patricia Crone, « How did the Quranic Pagans make a living? », in Bulletin of the SOAS, Vol. 68, No. 3, 2005 ;
Édouard-Marie Gallez, Le Messie et son prophète, t1&2, Éditions de Paris, Paris, 2005-2010.

[2] : voir Édouard-Marie Gallez, op. cit. ;
Robert Kerr, « Die blauen Blumen von Mekka », in Die Entstehung einer Weltreligion III (Inârah Band 7), Schiler & Mücke, Berlin, 2014 ;
Odon Lafontaine, Le grand secret de l’islam, Kindle, 2014-2020 ;
Robert Kerr, « Farüqter Heiland et le Ḥajj original à Jérusalem, quelques remarques sur le messianisme de l’islam naissant », in Die Entstehung einer Weltreligion VI (Inârah band 10), Schiler & Mücke, Berlin, 2021 ;
Paul D. D’A. Ellis, « Jerusalem, City of Islam », Academia, 2021 ;
Stephen J. Shoemaker, « The Qur’an’s Holy House: Mecca or Jerusalem? », 7e conférence Inârah du 5 mai 2022 ;
Odon Lafontaine, « A Nazarene reading of the Quran, Part III: Jerusalem & Mecca », 2020-2023 (A publier).

[3] : voir l’article miḥ’rāb de L’encyclopédie de l’islam, consulté dans sa version anglaise (Encyclopaedia of Islam, vol.7, Brill, 1993, p.7)
Le temple de Jérusalem n’ayant pas encore été construit au temps de David (il le sera par son fils Salomon), le miḥ’rāb désigne ici son équivalent, la « tente sanctuaire », ou, plus probablement, l’ensemble du lieu où elle se trouvait, délimité par les murs évoqués dans le verset.

[4] : voir Édouard-Marie Gallez, op. cit. et Odon Lafontaine, « A Nazarene reading of the Quran, Part III: Jerusalem & Mecca », op.cit.

[5] : comme ont par exemple été caviardés les « versets sataniques », selon Tabari (Tarīkh, vol. VI) : en 53,19-20, il donne comme version initiale du texte coranique « (19) Que vous en semble de Lat et Uzza, (20) ainsi que Manat, cette troisième divinité ? Ce sont des divinités exaltées [al-gharāniq al-‘ulā / oiseaux du Très-Haut], dont on espère l’intercession.« . La dernière partie du verset (« divinités exaltées… ») est dite, selon la tradition, avoir été inspirée par Satan, et a donc été exclue du corpus coranique. On peut aussi poser l’hypothèse que, lorsque le Coran a été divinisé, une telle formulation s’est alors trouvée en contradiction avec l’idée que le texte serait « parole de Dieu » (le Dieu unique ne peut pas commander le polythéisme qu’il est censé abhorrer). On l’a alors déclarée comme « satanique », venant non pas de Dieu mais de Satan. Puis dans un second temps, on l’a fait disparaître du Coran. A ce sujet, voir Édouard-Marie Gallez, op.cit., t.2, pp.43-46.

Voir aussi cette explication en vidéo :

Auteur : Odon Lafontaine (Olaf)

Auteur du livre "Le grand secret de l'islam"

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